Continuité pédagogique
Par Professeur Othmane Benmoussa
Vice-Président Recherche-Innovation et Partenariats
Doyen de l’Euromed Polytechnique School
The Positive Thinker
“Hope sees the invisible, feels the intangible, and achieves the impossible.”
Helen Keller
Cette citation revêt, à mon sens, un caractère tout particulier dans le domaine universitaire et, plus généralement, en cette période trouble que traverse l'Humanité.
Helen Keller est une auteure et conférencière américaine (12 livres et de nombreux articles à son actif), première personne handicapée (sourdaveugle à l'âge de deux ans) à obtenir un diplôme universitaire, en l'occurrence de Harvard en 1904.
Il est admis que “la première étape vers le chemin du succès est d’essayer”, mais nous n’expérimentons jamais vraiment à moins d’espérer, d’avoir une attitude positive et de croire que nous pouvons y parvenir.
Si nous commençons quelque chose sans estimer d’emblée que nous réussirons, alors nous ne tentons pas vraiment. Ceci rappelle l’attitude des addicts qui n’arrivent pas à mettre un terme à leur dépendance car, en réalité, ils n’y ont jamais vraiment cru.
Quand il est question d’essayer, nous parlons de vraiment essayer en croyant que, si nous faisons de notre mieux, nous avons une chance de réussir. Le succès n’est certes pas garanti, mais, si l’on ne croit pas que l’on réussira, l’échec est alors de mise.
Comment donc rester positif et conserver la bonne attitude ?
Cela fait partie du caractère de l’être bien-pensant. Si de plus, avec des quick wins, nous connaissons des périodes de succès, le niveau de confiance en soi s’améliorera et générera un effet d’entraînement hautement constructif.
En tant que membres de la direction, chefs d’établissement, doyens, directeurs, collaborateurs et étudiants, nous devons avoir et cultiver la « positive attitude ». En effet, si nous ne croyons pas que nous réussirons, pourquoi alors les autres devraient-ils nous suivre ?
C’est le propre des authentiques leaders, des « transformational leaders »!
Nous devons absolument avoir confiance en nous, en notre équipe et en notre entourage pour les inspirer et accroître leur confiance.
L’une des actions les plus décisives dans nos cheminements professionnels consiste à accompagner son équipe et à déployer tous les moyens pour améliorer l’habitus de chacun d’entre nous (selon Pierre Bourdieu) et de devoir, dans certains cas, déployer des efforts conséquents et une énergie accrue pour aider des personnes de l’équipe, qui apportaient initialement de la négativité, engendraient peut-être le doute et sapaient consciemment ou inconsciemment la confiance des autres, à se métamorphoser, puis à aider, à leur tour, leurs collègues et followers à se transformer.
Cela ne signifie pas que nous ne permettons pas aux gens de soulever des problèmes ou de souligner des risques. Nous devons, au contraire, nous en féliciter car cela pourrait nous aider à éviter les obstacles et à dépasser les freins qui nous empêchent de réussir.
Néanmoins, les personnes qui ne voient que des problèmes, se plaignent constamment et doutent systématiquement de la direction à suivre (sans raison fondée souvent) méritent d’être accompagnées afin d’être en mesure de multiplier collectivement nos chances de succès.
In fine, sans faire appel à la théologie et/ou à la philosophie au travers de penseurs comme René Descartes dans les Passions de l’Ame ou Ernst Bloch, aux antipodes de la psychanalyse, dans le Principe Espérance (faisant appel à l’utopie et à la conscience anticipante), la sagesse populaire use régulièrement de proverbes comme “l’espoir fait vivre”.
A la manière de Helen Keller et de nombreux sages, ayons donc espoir, soyons positifs, aidons-nous les uns les autres et érigeons ensemble un avenir radieux.